Je suis né d’un besoin. Celui d’abolir les distances, les délais, le prix à payer pour assouvir mes envies d’histoires dans ma langue, que j’aime comme au premier jour.
Au fond, ma naissance n’est rien d’autre qu’une histoire d’amour, histoire qui aurait pu être contrariée dans l’œuf mais qui, par la grâce du virtuel, a pris son envol.
Pourquoi des livres en français ? Parce que c’est ma langue, ma culture, parce qu’elle me définit dans mon identité, moi qui suis loin. Parce que je ne suis pas unique, que nous sommes si nombreux, dispersés sur la planète, cherchant à garder un lien – précieux, le lien – avec notre terre natale, nos références, notre culture.
Je suis Gaulois et je le revendique. Je suis nomade et je le revendique. Je défriche la terre littéraire, cherchant à éclairer un talent, mettre en lumière des textes, partager modestement ces perles au plus grand nombre. Dieu sait si le chemin est parsemé d’embûches.
« Pas besoin d’un éditeur de nos jours, on peut s’auto-publier. » Mais dans cet océan d’auto-publications, combien de déceptions ? Combien de fraudes ? Fautes d’orthographe, de syntaxe et de grammaire, histoires sans âme, textes illisibles : pas besoin de puiser longtemps dans cet océan foutraque pour comprendre la nécessité absolue d’un filtre.
Je suis ce filtre. Je sépare le grain de l’ivraie. Je m’enthousiasme, je pleure, je grince des dents, je ris, j’applaudis et je m’emballe. J’aime mes auteurs, tous autant qu’ils sont, pour leur diversité, leur style bien à eux, leurs qualités, leur candeur parfois, leurs défauts aussi. Ils sont écrivains et je ne prends que le risque de les publier, parce qu’ils le méritent. Pas d’indifférence. Pas de mercantilisme de bas-étage. Pas de calculs matériels.
Juste une envie. Et un besoin. La découverte de plumes, de mots et d’histoires de ma terre natale, allongés sur le papier par des inconnus qui ne devraient plus l’être.
Le Gaulois nomade®